Les organisateurs ont annoncé que la prochaine Conférence Générale aura lieu du 29 août au 7 septembre 2021 à Minneapolis, malgré les plaidoyers visant à ne pas programmer la rencontre de l'organe de décision au début de l'année universitaire.
Toutefois, les organisateurs cherchent toujours des moyens de garantir que les délégués, même s'ils ne peuvent pas se réunir en personne, puissent participer en ligne à ce qui est considéré pour beaucoup comme étant une rencontre législative historique.
La principale assemblée législative de l'Église Méthodiste Unie – prévue ce mois de Mai mais reportée à cause de la pandémie de la COVID-19 - est confrontée à de multiples propositions visant à résoudre la question de longue date sur l'inclusion des LGBTQ en divisant la dénomination selon des critères théologiques.
La conférence Générale reportée se tiendra au Centre de Convention de Minneapolis comme prévu initialement. La Commission de la Conférence Générale a autorisé Sara Hotchkiss, directrice générale, à rechercher de nouvelles dates pour la conférence après l’annulation des événements de Mai en raison du virus.
« L'industrie hôtelière a été dévastée par la COVID-19 avec des effectifs considérablement réduits, de sorte que les négociations pendant la pandémie ont été un processus beaucoup plus lent, » a affirmé Hotchkiss dans un communiqué.
« Je suis reconnaissante pour les partenariats que nous avons établis au fil des ans dans l'industrie, qui nous ont permis d’avoir, suffisamment tôt, des dates en 2021, » a-t-elle déclaré.
Toutefois, la Commission a exprimé son regret dans son communiqué de ne pas pouvoir répondre à une demande des délégués jeunes adultes de choisir des dates différentes. Le nouveau calendrier est similaire aux dates proposées et divulguées, pour la première fois, dans un courriel adressé aux leaders des Eglises par le Conseil des évêques.
La Commission de la Conférence Générale s’est réuni en ligne le 16 mai dernier avec Ann Jacob, Jessica Vittorio et J.J. Warren - trois délégués jeunes adultes qui ont écrit et fait circuler une pétition pour changer les dates proposées après qu'elles aient été rendues publiques.
La commission s'est, ensuite, réunie pendant plus de trois heures à huis clos, mais à la reprise de cette rencontre, le groupe n'a fait état d'aucune décision et a refusé de répondre aux questions.
Le Livre de Discipline, le livre de politique Générale de l'Église, énumère quelques exceptions aux règles des réunions publiques, y compris les négociations. Cependant, le prévoit le Paragraphe 722 de ce livre : « Un rapport sur les résultats d'une séance à huis clos est fait immédiatement après sa conclusion ou dès que possible après celle-ci. » La commission n'a rendu publique sa décision que plus d'une semaine après sa réunion à huis clos.
Les jeunes adultes ont déclaré à la commission que le calendrier de la fin de l'été pourrait priver de nombreux jeunes délégués élus de leur droit de vote à ce qui pourrait être une Conférence Générale historique.
« Notre préoccupation est vraiment liée à une injustice, » a déclaré à la commission, Vittorio, un délégué de la Conférence du Texas du Nord.
Qu'en est-il des élections des évêques ?
Les sept conférences centrales - les régions ecclésiastiques d'Afrique, d'Europe et des Philippines - ont également reporté leurs réunions et les élections des évêques. Le Livre de Discipline, le livre de politique générale de la dénomination, exige que les réunions se tiennent dans l'année qui suit la Conférence Générale.
Les évêques ont annoncé lors de leur réunion de printemps qu'ils travailleraient avec les comités épiscopaux de chaque juridiction et de chaque conférence centrale pour combler les postes laissés vacants par les évêques qui prennent leur retraite avant la tenue des élections. Le Conseil des évêques a le dernier mot pour ce qui concerne les évêques intérimaires.
Lire le communiqué de presse.
La Conférence Générale, seul organe habilité à parler au nom de l'Église, se réunit généralement fin Avril ou début Mai, c'est-à-dire à la fin de l'année universitaire. Toutefois, selon Vittorio, les dates proposées actuellement posent des problèmes aux étudiants, aux enseignants, aux professeurs et aux parents, qui ne peuvent pas se passer des deux premières semaines du calendrier scolaire.
Le Conseil des Evêques, lors de sa réunion du 1er mai, a approuvé une motion encourageant vivement la commission à examiner la pétition des jeunes adultes. Cette pétition a recueilli plus de 2 000 signatures de Méthodistes Unis dans quelque 80 conférences annuelles à travers le monde.
« Nous avons demandé aux Méthodistes Unis si l'inclusion des jeunes dans l’organe de décisions de notre Eglise était importante, et ils ont répondu par l'affirmative, » a déclaré à la commission Ann Jacob, une déléguée de la Conférence de Pennsylvanie-Est.
Les autres délégués et elle ont, dans une lettre, demandé à la commission de choisir d'autres dates ou de proposer d'autres méthodes pour permettre une pleine participation, y compris le vote virtuel.
Pour la prochaine assemblée, les conférences annuelles ont élu environ 120 délégués de la Conférence Générale et des suppléants âgés de moins de 35 ans. Cela représente environ 11 % de l'organe législatif international et une augmentation substantielle par rapport au nombre de jeunes habituellement élus.
« L'inclusion des jeunes adultes dans la Conférence Générale est toujours une considération importante. Nous insistons sur le fait que leurs voix doivent être entendues, » a déclaré Kim Simpson, la présidente de la commission, dans un communiqué.
« Malheureusement, cette demande n'est parvenue à la commission que vers la fin du processus. À ce moment-là, les dates disponibles étaient déjà acquises et toute tentative de modification des dates mettrait en danger les garanties sur les dates nouvellement convenues. Ceci est chiffré à, au moins, un demi-million de dollars. »
Hotchkiss a déclaré que c'était un défi d'organiser une réunion de 10 jours.
La planification de l'assemblée est un puzzle à mettre ensemble. Il s'agit notamment d'obtenir des visas, des chambres d'hôtel, des moyens de transport, des interprètes et un lieu de réunion suffisamment grand pour accueillir 862 délégués et 66 évêques de quatre continents, ainsi que des milliers d'autres personnes.
Les Méthodistes Unis des conférences du Minnesota et du Dakota ont prévu accueillir ce rassemblement à Minneapolis depuis novembre 2013. Le coût pour ceux qui accueillent la Conférence Générale « n'est souvent pas inférieur à six chiffres, » a déclaré Hotchkiss aux évêques au début du mois.
Mais toute la planification a été rendue plus compliquée par la pandémie mondiale, qui a provoqué des reports et perturbé les économies du monde entier.
Au 26 mai, l'université Johns Hopkins indiquait que le coronavirus avait tué plus de 348 000 personnes dans le monde. Aux États-Unis, plus de 100 000 personnes sont mortes de la COVID-19, et près de 40 millions ont été mis au chômage depuis le début de la crise. Les cas sont actuellement en augmentation dans le Minnesota.
La commission étudie la possibilité d'utiliser la technologie pour permettre la pleine participation des délégués qui ne peuvent pas effectuer le voyage à Minneapolis. La commission a déclaré qu'elle avait voté pour former un groupe de « penseurs créatifs, y compris des jeunes délégués, afin d'explorer les implications des options pour permettre une pleine participation à la Conférence Générale, » y compris le vote virtuel.
Le groupe présentera ses recommandations à la Commission pour examen.
Vittorio, l'un des jeunes adultes délégués, a déclaré que le processus l'avait aidée à prendre conscience du soutien important dont bénéficient les jeunes dans toute la dénomination. Elle était également reconnaissante de pouvoir présenter les préoccupations des délégués.
« Ceci étant, je suis profondément troublée par le communiqué de l'annonce qui fait peser le fardeau de l'action sur les jeunes et qui soutient que nous nous sommes exprimés trop tard dans le processus pour que nos demandes soient prises en compte, » a-t-elle déclaré.
Son groupe a lancé cette campagne pour changer les dates le 22 avril, au lendemain de l'annonce des dates provisoires.
« Pendant tout ce processus, nous avons été confrontés à une grande part de secret et de ‘confidentialité’ qui a constitué un obstacle permanent à nos tentatives de trouver des solutions à ces problèmes. »
L'assemblée législative de l’Eglise Méthodiste Unie n'est pas le seul grand rassemblement chrétien à être bouleversé par la pandémie.
Les organisateurs du Passion Play d'Oberammergau, en Allemagne, célèbre dans le monde entier - qui se tient depuis le 17ème siècle en reconnaissance à Dieu pour la délivrance de la peste - ont reporté les assises de cette année à 2022.
La Convention Baptiste du Sud a annulé sa réunion annuelle pour la première fois depuis 75 ans. L'archevêque de Canterbury, Justin Welby, a également reporté la Conférence de Lambeth à 2021. Cet événement, qui se tient généralement une fois tous les dix ans, à Canterbury, en Angleterre, rassemble les évêques de plusieurs pays de la Communion anglicane.
La COVID-19 n'est pas non plus la première maladie à affecter le calendrier d'une Conférence Générale. Selon des documents historiques, la date du début de la Conférence Générale de 1800 a été repoussée du 20 octobre au 6 mai en raison de la prévalence de la fièvre jaune pendant l'automne - c'est ainsi que la Conférence Générale a adopté le mois de Mai.
Hahn est journaliste multimédia pour United Methodist News. Contact Médias : [email protected].