Points clés :
- Alors que les plans de séparation confessionnelle s’intensifient, les évêques commencent leur réunion d’automne en se concentrant sur la continuité de l’Église Méthodiste Unie.
- La présidente du Conseil des Evêques, Cynthia Fierro Harvey, a déclaré qu’elle envisageait une future Église Méthodiste Unie où tous auraient un foyer.
- Les évêques ont également discuté de la nécessité de poursuivre le travail de lutte contre le racisme.
L’évêque Cynthia Fierro Harvey donne quelques conseils aux Méthodistes Unis qui se sentent anxieux face aux nombreuses incertitudes auxquelles la dénomination est confrontée : Restez focalisés sur le Commandement Suprême.
« Arrêtons de dire du mal les uns des autres et de créer encore plus de confusion, plus de peur et plus d’anxiété, » a déclaré Harvey dans son troisième discours publique en tant que présidente du Conseil des Evêques. « Imaginons une manière plus aimante pendant cette période d’attente. »
Elle s’est adressée le 2 novembre à ses collègues leaders épiscopaux et aux autres Méthodistes Unis qui suivaient en ligne le début de la réunion d’automne du Conseil des Evêques. Les évêques continueront de se réunir en ligne au cours des trois prochains jours et rouvriront leurs discussions au public via Facebook à 13 heures GMT, le 5 novembre.
Harvey - qui dirige également la Conférence de Louisiane - a prêché sur Marc 12:28-34, dans lequel Jésus disait que les deux commandements les plus importants étaient d’aimer Dieu et d’aimer son prochain.
« Pouvons-nous imprimer ces mots dans nos cœurs ? » a-t-elle demandé. « Écoutez, Méthodistes Unis partout : Le Seigneur votre Dieu est unique, alors aimez le Seigneur votre Dieu de toute votre passion, de toute votre prière, de toute votre intelligence et de toute votre énergie... et aimez les autres aussi bien que vous vous aimez vous-même. »
S’engager à aimer Dieu et à s’aimer les uns les autres est particulièrement important, a-t-elle dit, tandis que la dénomination semble se diriger vers une scission.
Les évêques élisent de nouveaux responsables
Le 3 novembre, les évêques ont élu l’Evêque Thomas Bickerton de la Conférence de New York comme prochain président du Conseil des évêques.
Ils ont élu l’Evêque Tracy Smith Malone de la Conférence de l’Est de l’Ohio comme présidente désigné, et l’évêque L. Jonathan Holston de la Conférence de la Caroline du Sud comme secrétaire.
Les membres du bureau actuel sont les Evêques Cynthia Fierro Harvey, présidente, Bickerton, président désigné, et Malone, secrétaire. Les nouveaux membres prendront leurs fonctions à la fin de la réunion du printemps 2022 du Conseil des Evêques.
« C’est une grande leçon d’humilité que d’être invité à offrir mon leadership à ce moment de la vie et de l’œuvre de l’Église, » a déclaré Bickerton après l’élection. « Alors que le chemin à parcourir nous présentera sans aucun doute de grands défis, je célèbre une foi qui offre la ferme assurance que Dieu nous fournira la lumière dont nous avons besoin pour trouver la prochaine étape du chemin. »
Lire le communiqué de presse.Après des décennies de conflits croissants sur l’inclusion des LGBTQ, la dénomination est confrontée à de multiples propositions de séparation selon des lignes théologiques. Le plus soutenu de ces plans permettrait aux Eglises et conférences théologiquement conservatrices de partir avec des biens et 25 millions de dollars pour créer une nouvelle dénomination Méthodiste.
Cependant, la pandémie a déjà retardé à deux reprises la Conférence Générale, l’organe législatif qui prendrait toute décision finale sur un plan de séparation. Les problèmes de sécurité et les restrictions de voyage pourraient forcer un autre report de l’assemblée internationale, maintenant prévue du 29 août au 6 septembre 2022 à Minneapolis.
Les évêques ont également reporté l’élection des évêques jusqu’à la fin de la Conférence Générale et, entre-temps, beaucoup d’entre eux ont assumé des responsabilités supplémentaires à mesure que certains de leurs collègues prenaient leur retraite.
Dans son allocution, Harvey a déclaré qu’elle n’était pas appelée à diriger l’Église vers la séparation ou la désaffiliation.
Mais elle a ajouté qu’il était temps de faire face à la réalité. « Notre grande tente a un peu de mal à résister aux vents du changement, » a-t-elle déclaré. « Et au milieu de cette saison venteuse, nous devons travailler plus fort que jamais pour nous honorer et nous respecter mutuellement, en faisant de la place à l’autre. »
Au moment où les évêques commençaient à se réunir, un groupe de Méthodistes Unis a publié une lettre publique les exhortant à permettre aux congrégations qui le souhaitaient de partir avec leurs biens dès maintenant - plutôt que d’attendre la Conférence Générale. Au début du 3 novembre, près de 500 membres de l’Église du monde entier avaient signé ce document.
Le discours présidentiel de Harvey n’a pas spécifiquement mentionné cette lettre. Elle a toutefois encouragé ses collègues Méthodistes Unis à faire bon usage de ce temps - avec ou sans Conférence Générale.
Les évêques prévoient de profiter de leur réunion pour discuter de leurs espoirs et de leurs projets pour l’Église Méthodiste Unie qui se poursuivra après les départs éventuels.
Harvey a déclaré qu’elle espérait voir une église qui accueille et honore tous les enfants de Dieu - de toutes les ethnies, races, identités de genre et orientations sexuelles.
« Et je veux le dire de manière audacieuse, forte et claire : J’envisage une future Église Méthodiste Unie où chacun d’entre vous aura sa place, » a-t-elle déclaré.
« Si vous vous considérez comme libéraux ou évangéliques, vous aurez un foyer. Si vous vous considérez comme progressiste ou traditionaliste, centriste ou conservateur, centre droit ou centre gauche, vous aurez un foyer dans la future Église Méthodiste Unie car, voyez-vous, c’est à cela que ressemble, selon moi, le Royaume de Dieu. »
Autres nouvelles
Au cours de leur session du 2 novembre, les évêques ont également appris que :
La Révérende Susan Henry-Crowe, responsable du Conseil Eglise et Société de l’Eglise Méthodiste Unie, prêchera lors d’un service œcuménique le 7 novembre à la cathédrale de Glasgow dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26). Elle participera à la conférence au nom de l’Église avec John Hill et Laura Kigweba James, membres du personnel du Conseil Eglise et Société.
En savoir plus sur l’Église et la COP26.Pour les évêques, une partie du travail vers une Eglise où chacun a sa place implique la poursuite des efforts de la dénomination pour démanteler le racisme commencé l’année dernière.
Au cours de la session du 2 novembre, les évêques ont entendu des témoignages montrant que le racisme n’est pas seulement un problème du passé mais un problème auquel l’Église est confrontée aujourd’hui.
Trois Méthodistes Unis ont partagé leur expérience du racisme.
La Révérende Chenda Innis Lee, fille de l’évêque libérien à la retraite John Innis, était pasteur associé dans une église Méthodiste Unie à prédominance blanche en Virginie quand elle a commencé à recevoir des lettres anonymes se plaignant de ses boucles d’oreilles et de ses vêtements. Une de ces lettres se terminait ainsi : « Vos messages sont excellents. Si vous pouviez devenir l’une de nous au sens figuré, nos relations seraient bien meilleures. »
Lee a écrit au Conseil des Evêques, les exhortant à fournir une formation interculturelle et à la diversité non seulement pour le clergé, mais aussi pour les congrégations.
Les évêques ont également visionné une vidéo de la Révérende Hee An Choi, directrice du centre Anna Howard Shaw de l’université de Boston, liée à l’Eglise Méthodiste Unie. Elle a évoqué l’incidence croissante de la violence contre les Américains d’origine asiatique, y compris les fusillades de mars dernier dans la région d’Atlanta qui ont fait huit morts, dont six femmes asiatiques. Choi a exhorté les évêques à considérer que le racisme n’était pas seulement un problème entre les Noirs et les Blancs.
Enfin, l’Evêque Leonard Fairley - qui dirige les conférences du Kentucky, de Red Bird Missionary et de Caroline du Nord - a évoqué les indignités et les moments de tension vécus par un responsable d’église noir essayant d’exercer son ministère dans des communautés majoritairement blanches. Un incident s’est produit lorsque, en tant que pasteur, il a assisté à une réunion d’église dans un club local. La femme à la réception a supposé qu’il fût le traiteur.
Il raconte que sa femme, Dawn, qui est blanche, a remarqué que les vendeurs suivaient de près l’évêque dans le magasin. Le couple a également remarqué la différence de traitement entre eux et un agent de police lors d’un contrôle routier.
« Ce sont les petites choses subtiles qui finissent par être les plus douloureuses de toutes, » a déclaré Fairley.
Il a dit à sa femme qu’il était habitué à ces indignités. « J’ai dû demander au Seigneur de me pardonner pour avoir dit cela, car personne ne devrait s’y habituer, » a-t-il dit. « C’est nous qui attendons que l’on s’occupe de cela. »
L’Evêque Cynthia Moore-Koikoi a déclaré aux personnes réunies que les évêques, aux côtés des théologiens de l’Église, prévoyaient d’élaborer un cadre théologique pour le travail continu de lutte contre le racisme.
Aux côtés de l’Evêque Sandra Steiner Ball, Moore-Koikoi dirige les conférences de Pennsylvanie occidentale, de Virginie occidentale et de Susquehanna.
Les évêques prévoient de discuter de ce cadre, qui comprendra des ressources pour les sermons et les études bibliques, lors de leur réunion de printemps.
En attendant, Harvey a demandé à ses collègues Méthodistes Unis de prier.
« Priez pour que le Saint-Esprit éclaire chacune de nos décisions et nous aide à diriger par amour les uns pour les autres et pour vous, » a-t-elle déclaré. « Nous devons être un peuple enraciné dans les Saintes Écritures, centré sur le Christ, servant dans l’amour et uni dans l’essentiel. Mes amis, notre meilleur témoignage est de nous aimer les uns les autres. »
Hahn est rédactrice en chef adjoint pour UM News. Contact Médias : [email protected].