Points clés :
- Face à l'augmentation des cas de variole, l'Église Méthodiste Unie se mobilise au Congo, épicentre de l'épidémie.
- Les Clergés Méthodistes Unis et les relais communautaires informent activement leurs communautés sur les symptômes, les modes de transmission et l'importance d'une prise en charge médicale rapide en cas de suspicion de variole.
- L'Unité de Santé Mondiale du Conseil Méthodiste Uni des Ministères soutient les efforts en fournissant des ressources et une assistance technique aux conseils de santé des églises en Afrique.
Alors que l'Afrique est confrontée à une résurgence inquiétante de la variole simienne (mpox), l'Église Méthodiste Unie joue un rôle actif dans la lutte contre la maladie, en particulier au Congo.
Le clergé et les agents de santé de l'Église Méthodiste Unie se sont employés à informer leurs communautés sur les symptômes, les modes de transmission et l'importance d'une prise en charge médicale rapide en cas de suspicion de variole, une maladie virale qui sévit principalement en Afrique Centrale et Occidentale. Les symptômes comprennent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, un gonflement des ganglions lymphatiques et une éruption cutanée.
Le virus était auparavant connu sous le nom de monkeypox, car il avait été observé pour la première fois chez des singes de recherche. Fin 2022, l'Organisation mondiale de la santé a changé le nom en mpox, estimant que le terme "variole du singe" pouvait être interprété comme stigmatisant et raciste.
Le révérend Tambwe Salumu, surintendant du district de Tunda au Congo, a déclaré que tous les pasteurs de la région s'efforçaient de sensibiliser leurs communautés locales. Chaque dimanche, les pasteurs profitent des cultes pour éduquer les congrégations, a-t-il déclaré.
"Notre mission en tant que pasteurs va au-delà de la simple prédication. Nous avons le devoir d'éclairer nos communautés, de les guider vers une meilleure compréhension du monde et du rôle qu'elles y jouent", a déclaré M. Salumu. "Je crois fermement que l'éducation est la clé de l'épanouissement de nos communautés. En tant que pasteurs, nous avons le privilège et la responsabilité de semer les graines de la connaissance et de la sagesse".
L'action du clergé est complétée par celle des agents de santé communautaires, qui sont formés pour identifier les signes de la maladie et orienter les personnes vers les hôpitaux locaux. Ces agents, basés dans chaque village, district et ville, sillonnent leur région pour parler du virus et de son traitement.
Le Docteur Damas Lushima, coordinateur du departement de santé de l'Église Méthodiste Unie dans la Région Épiscopale du Congo Est, a déclaré qu'à l'Est du Congo, 81 structures médicales méthodistes unis travaillent avec 2 430 agents de santé communautaires. Selon lui, les relais communautaires sont les yeux et les oreilles de l'opération.
"Ils sont essentiels pour informer, rassurer et orienter les personnes vers des soins appropriés", a-t-il déclaré.
Lushima a déclaré que le continent est confronté à la propagation d'une nouvelle souche du virus, qui est plus mortelle et plus transmissible que les souches précédentes. Au début du mois, le Directeur Général de l'OMS, le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que le mpox constituait une urgence de santé publique de portée internationale.
Les premiers cas de variole ont été signalés fin 2021 à Weta, une ville située à 25 kilomètres de la Mission Méthodiste Unie de Tunda, dans l'Est du Congo, et le virus a gagné du terrain en Afrique ces derniers mois.
Depuis le début de l'année, 18 737 cas suspects et 5 265 cas confirmés de variole ont été signalés en Afrique, avec 617 décès, rapporte l'Africa CDC. Selon l'agence sanitaire, depuis 2022, il y a eu 40 874 cas et 1 512 décès dans 15 États membres de l'Union africaine. Le Congo, épicentre de l'épidémie, représente 96 % de tous les cas, rapporte l'agence, notant que les enfants de moins de 15 ans représentent 66 % des cas et 82 % des décès dans le pays.
L'année dernière, grâce à un partenariat avec l'Institut national des recherches biomédicales, l'Église Méthodiste Unie a contribué à la mise en place d'un laboratoire de recherche à l'hôpital général de Tunda, un établissement médical méthodiste uni de la région. Le laboratoire permet un diagnostic rapide de la variole et un suivi efficace de l'épidémie.
Tunda est l'un des districts ecclésiastiques de la Conférence du Congo Est, où les premiers missionnaires américains se sont installés en 1922.
"Les agents de santé communautaires vivant dans la zone de santé de Tunda sont mis à contribution pour sensibiliser la communauté à la manière de reconnaître les symptômes et d'orienter les malades vers l'hôpital général de référence pour qu'ils soient traités dans le laboratoire de recherche", a déclaré M. Lushima.
Dans les villages de Wenga et de Dikungu, dans le territoire de Kibombo, UM News a suivi Kiteke Kahodi et Michel Tahindja Tashinga, deux relais communautaires méthodistes unis, dans leur travail de sensibilisation maison par maison. Les hommes ont patiemment expliqué les risques de la variole, répondu aux questions et apaisé les craintes des gens.
"Au début, les gens étaient méfiants, ils avaient peur de la maladie et ne savaient pas comment se protéger", a déclaré M. Kahodi, "mais lorsque nous prenons le temps de leur expliquer, de répondre à leurs questions, nous voyons la peur se transformer en compréhension".
M. Kahodi a déclaré que c'est en voyant les communautés prendre conscience de l'épidémie en cours qu'il éprouve le plus grand plaisir. "C'est ce qui me motive à poursuivre ce travail à titre bénévole", a-t-il déclaré.
Selon M. Tashinga, les efforts déployés font la différence.
"Chaque porte à laquelle nous frappons est une famille que nous protégeons", a-t-il déclaré. "C'est un travail difficile, mais nous savons qu'il est important. Nous sommes là pour notre communauté, pour que personne ne soit laissé dans l'ignorance de cette maladie".
Le soutien de l'Église Méthodiste Unie est apprécié dans la région.
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Patrice Lumumba Okeke, du village de Wenga, pasteur de la 5ème Communauté des Églises Pentecôtistes Libres d'Afrique, s'est dit ravi de recevoir les messages de sensibilisation à la variole simienne. Lumumba est à la tête d'une famille de huit personnes. Sa maison est l'une de celles que Kahodi et Tashinga ont visitées.
"Avant, je ne savais pas ce qu'était la mpox, et encore moins comment le différencier d'autres maladies de la peau présentant les mêmes symptômes", a-t-il déclaré. "Aujourd'hui, grâce aux informations fournies, je peux reconnaître les symptômes et je sais ce qu'il faut faire si je les remarque chez moi ou chez un membre de ma famille".
Keponjo Diasa, un résident de la Mission Méthodiste Unie de Tunda, a déclaré qu'il se sentait plus confiant à la suite du message de sensibilisation.
"J'avais peur de la variole, mais les pasteurs nous ont expliqué comment elle se transmettait et comment nous protéger", explique Diasa. "Les relais communautaires sont très utiles. Ils sont venus à la mission pour parler de la variole et répondre à nos questions. C'est important d'avoir ces informations près de chez soi".
Le Docteur Philippe Okonda, consultant pour l'Unité de Santé Mondiale du United Methodist Board of Global Ministries au Congo, a souligné que la lutte contre la variole en Afrique est un défi majeur qui nécessite une approche multisectorielle.
"L'action de l'Église Méthodiste Unie s'inscrit dans cette dynamique, en complément des efforts déployés par les autorités sanitaires et les organisations internationales", a déclaré M. Okonda. "La sensibilisation et la prévention sont des outils essentiels pour endiguer la propagation de la variole".
L'Unité de Santé Mondiale de l'Église fournit des ressources techniques, une assistance et des références aux partenaires du conseil de santé de l'Église Méthodiste Unie en Afrique qui sont touchés par l'épidémie actuelle de variole.
En cas d'urgence de santé publique, les conseils de santé soutenus par l'Église Méthodiste Unie sont équipés pour répondre grâce au soutien régulier qu'ils reçoivent chaque année de Global Health. Depuis 2017, les conseils de santé du Congo Est, du Congo Central, du Nord-Katanga et du Sud Congo ont reçu des subventions de Global Ministries pour maintenir des médicaments et des fournitures médicales adéquats, construire de nouvelles installations d'approvisionnement en eau, rénover les bâtiments et les salles, et fournir une formation spécialisée au personnel médical pour des résultats durables en matière de santé, rapporte l'agence.
"Nous sommes déterminés à faire en sorte que les communautés vulnérables soient en sécurité et protégées des épidémies et autres urgences sanitaires", a déclaré Roland Fernandes, Directeur Général de Global Ministries. "Pour ce faire, nous renforçons les systèmes de santé des partenaires des conseils de santé afin de détecter, d'évaluer et de répondre rapidement et durablement à ce type d'urgences sanitaires et à d'autres."
Lushima a déclaré que l'engagement de l'Église Méthodiste Unie – en collaboration avec les autorités sanitaires et les organisations internationales – offre un modèle inspirant pour la lutte contre les épidémies au niveau communautaire.
"La combinaison de la sensibilisation, de la prévention et de la recherche scientifique représente un espoir pour les populations touchées", a-t-il déclaré. "La solidarité et l'action collective restent les armes les plus puissantes face aux défis sanitaires".
Londe est correspondant de UM News au Congo.
Contact presse : Julie Dwyer, rédactrice en chef, [email protected] ou 615-742-5469. Pour lire d'autres nouvelles de l'Église Méthodiste Unie, abonnez-vous gratuitement au Daily Digest ou au Weekly Digest.